vendredi 25 mars 2011

Pierre de Cortone et Ciro Ferri

Pierre de Cortone et Ciro Ferri
exposition aux Arts Graphiques du Louvre
du 3 mars au 6 juin 2011
Pietro da Cortona, Tête de femme, de profil vers la droite, 1652, papier beige, pierre noire, rehauts de blanc, 16 cm x 18,1 cm, Paris, musée du Louvre.

« Pietro da Cortona (1597-1669) compose avec Bernini et Borromini la triade des grands maîtres du baroque romain. Au service de trois papes successifs, Urbain VIII, Innocent X et Alexandre VII, il a profondément transformé l’art de peindre dans la Ville éternelle, enrichissant la leçon d’Annibale Carracci par ses recherches sur l’illusionnisme, l’unification de l’espace figuré et la lumière vénitienne. Nus sensuels à la sanguine, drapés irradiants à la pierre noire, recherches de composition à la plume : il a fait du dessin un instrument privilégié de son invention, laquelle s’est démultipliée grâce aux variations de Ciro Ferri, l'un de ses élèves les plus doués, et diffusée en Europe grâce aux gravures. Aussi est-il l’un des principaux acteurs de ce bouillonnement artistique de la Rome du XVIIe siècle, dont les effets se font sentir aussi bien à Florence qu’à Paris, et plus encore à Versailles. »

Ferri Ciro (1634-1689), Distributions des cierges bénits ou Procession des saints Clous, encre brune, lavis gris, pierre noire, plume (dessin), rehauts de blanc, 28,4 cm x 22,9 cm, Paris, musée du Louvre.

« Ce que les dessins des maîtres disent, caché dans leur peinture.
Dans une préface aussi savante qu’éclairante, Bénédicte Gady nous rappelle que Cortone, en principe formé par Andrea Commodi et Baccio Ciarpi, avait en fait un maître choisi, appartenant à une génération qui l’avait précédé : Lodovico Cigoli (1559-1613). [Cigoli et Cortone ont] atténué le pouvoir de suggestion charnelle exprimé à l’état pur par leurs dessins. Le dessin, chez Cigoli et Cortone, fait apparaître une sensualité qui n’est plus perceptible avec la même intensité dans leur peinture. […] Cortone démontre encore qu’il est un dessinateur de génie […] Comme pour la sensualité dans le torse de sainte Bibiane, cette maîtrise sera largement effacée dans la peinture. Voilà pourquoi les dessins des maîtres en général, et ceux de Pierre de Cortone en particulier, ont souvent des choses à nous dire, que leur peinture est obligée de nous cacher. »
Jean-Luc Chalumeau

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